Right2water

Le droit à l’eau, reconnu comme droit humain universel par les Nations-Unies n’est pas une réalité pour tous les citoyens, dans l’Union et hors Union. L’initiative Citoyenne européenne (« ICE ») Right2water invite la Commission européenne à proposer une législation  pour assurer ce droit à l’eau et à une eau de qualité.

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 Fort des nombreux engagements et résolutions existants, un comité de citoyens européens a lancé une Initiative citoyenne qui a reçu près du double du million de signatures requises.

 Ce 17 février, cette ICE entrait de plein pied au Parlement pour sa première audition publique. Du monde et du beau monde dans l’hémicycle : beaucoup de Députés, des représentants de la Commission, des associations, des citoyens.

 Anne-Marie Perret, la présidente du comité des citoyens, ainsi que tous ceux qui le composent ont pris la parole et expliqué avec beaucoup de précision leurs objectifs, les raisons de leur réussite, en particulier leur alliance avec les syndicats et les ONG. Ils estiment à 1 million le nombre de personnes qui dans l’UE n’ont pas accès à l’eau et à 8 millions ceux qui ne disposent pas d’une eau de qualité. Ils mettent aussi en avant la question des coupures d’approvisionnement et mettent ainsi en valeur leur agenda à la fois écologique et participatif.

Dans le premier tour de table des parlementaires, tous, de la droite à la gauche, la main sur le cœur, ont déclaré être opposés à la privatisation.  On prend acte.

Mais seul mon ami et collègue Bas Eeckhoudt a mis en évidence

  • que la troïka au Portugal, préconisait la privatisation du secteur,
  • qu’une majorité dans l’Union Européenne est favorable à la fracturation hydraulique pour exploiter du gaz de schiste, ce qui est particulièrement préjudiciable pour la nappe phréatique.

Et dans le second tour, portant sur les concessions de service public et les cahiers de charges, les choses se corsent un peu et les points de vue sont moins francs…

Pourtant, c’est très exactement là que se joue la privatisation : vu le coût énorme de l’épuration, surtout dans les grandes villes, ce sont souvent les seuls opérateurs privés (les quelques oligopoles comme Veolia) qui sont capables de porter de tels investissements moyennant….un cahier de charges négocié de près. Et c’est là que cela se corse : la cohorte de consultants et cabinets d’avocats chargés de la négociation est autrement plus outillée que les fonctionnaires ou représentants des autorités publiques de l’autre côté de la table. Et si l’autorité publique veut se doter d’experts de même niveau, le coût de la négociation avoisinera le cout d’une tranche de travaux….Le plus souvent, l’acteur privé qui aura remporté le marché aura plus de clés et de cartes en main.

Je connais une ministre bruxelloise, qui avait hérité d’un cahier de charges déja négocié, qui s’est trouvée en grande difficulté (et en grande tourmente politique) lorsque la station a été mise à l’arrêt pour problèmes techniques….

Cette situation requiert de mettre l’accent sur les coopérations Public-Public et les coopérations permettant de partager l’ingénierie.

Une ICE à suivre dans les prochaines étapes, à savoir l’avis public de la Commission.  

Un commentaire sur “Right2water

PANEPINTO SALVATORE dit :

Le droit à l’eau, doit reconnu comme droit humain universel et non seulement par les Nations-Unies mais par UE et par les entreprises . Il faut une charte mondiale pour empêché la privatisation de l’eau comme le préconise Riccardo Petrella ! Il faudrait de plus créer un fond mondial (contrôlé par des organisations de TOUS les pays) pour aider les pays les plus pauvres à obtenir un accès à une eau potable.

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