Ma candidature pour les européennes de 2014 : Pour une dissidence constructive et rassembleuse

Isabelle Durant

Pour la première fois en 2014, les élections européennes pourraient ne pas servir d’exutoire contre les élus en place, mais contre l’Europe elle-même. L’Europe vit une crise existentielle. Nous vivons des bouleversements globaux et atteignons les limites de notre planète: c’est une époque où l’Union européenne est plus nécessaire que jamais. Mais pas une Union des inégalités croissantes, de la folie financière, des services publics agressés, de la culture délaissée, des hommes et des femmes et en particulier des plus jeunes abandonnés au profit du capital financier.

Les citoyens européens sont blessés et à ce titre angoissés. Ils appellent à une transition qui les inclut, les entend, les projette dans une autre Europe. Ne laissons pas les populistes et souverainistes surfer sur les peurs qu’ils alimentent et désigner le projet européen tout entier comme bouc émissaire. La militance politique doit renouer avec le désir d’Europe. 2014 est une opportunité d’agir pour une dissidence constructive et rassembleuse, porteuse de transparence, de cohérence entre les politiques et de cohésion. 2014 est le temps pour une démocratie ambitieuse, iconoclaste quand il le faut, et en phase avec les acteurs locaux, régionaux, associatifs mais surtout avec ses citoyens. Il faut aimer l’Europe de demain pour la faire avancer! Pour cela, l’écologie politique est la réponse.

Ecologiser notre système de production et de consommation, réguler et réorienter le marché et le système financier, remettre la justice sociale et la réduction des inégalités, dans toutes leurs dimensions, au centre du projet politique, faire de l’efficience énergétique l’enjeu du développement économiques. Tels sont les chantiers. Ils impliquent de l’harmonisation fiscale à forte dose, un revenu minimum de base, une politique européenne des services publics, une politique industrielle, un soutien à l’innovation pour la création d’emplois durables.

Mais ces politiques sectorielles seules ne suffiront pas à changer la donne. Qu’ils les partagent entièrement ou non, les citoyens doivent pouvoir s’y reconnaître, s’y engager et y adhérer, de manière directe dans des agoras citoyens renouvelés et via tous les parlements qui les représentent. C’est toute la subsidiarité qu’il faut revisiter pour associer et responsabiliser. Il n’est pas acceptable que les politiques de solidarité et de cohésion sociale soient kidnappées par les politiques d’austérité, que les politiques culturelles, d’éducation, de fourniture des biens communs soient marchandisés, que les produits de l’agriculture soient mis en bourse. Le soutien à une citoyenneté entière et plurielle empêchera que nous soyons relégués au seul rang de consommateurs.

Je porte cette action et ces voix sans discontinuer depuis 5 ans au sein du PE, en lien avec nos élus fédéraux et régionaux, et aux 4 coins de notre espace commun, comme écologiste, députée et vice-présidente. La bataille est rude mais l’équipe est forte, solide, dans le quotidien parlementaire. Je la mène dans et hors duParlement pour faire avancer des matières aussi différentes que l’efficience énergétique, le ferroviaire et la sécurité routière, les médias de service public, l’alimentation et la souveraineté alimentaire, les migrations et les libertés publiques, l’exclusion et la précarité sociale, le budget européen et la TTF, la culture et l’industrie européenne, les évolutions démocratiques en Afrique ou dans le pourtour méditerranéen.

C’est pour ce combat que je vous demande de me donner la possibilité, en votre nom, de faire avancer ce projet-là, de rassembler les forces démocratiques et fédéralistes pour le faire avancer, au-delà des clivages, ce qui sera bien nécessaire dans un Parlement où les souverainistes et eurosceptiques vont vouloir gagner en influence. Mon enthousiasme, mon expérience et mon énergie, je les mets plus que jamais au service de notre avenir commun.