Remplacement accéléré de Willy de Roovere à la tête de l’AFCN – Le gouvernement fédéral punit la volonté de transparence de son agence de contrôle

Alors qu’à l’échelle européenne, on prône des régulateurs indépendants, Mr De Roovere a Agence pour la Sécurité Nucléaire pourrait jouer le fusible. « Le premier qui dit, la vérité… »

 

COMMUNIQUE DE PRESSE (ECOLO-GROEN)                                                         Bruxelles, le 21 août 2012

 

Remplacement accéléré de Willy de Roovere à la tête de l’AFCN

 

Le gouvernement fédéral punit la volonté de transparence de son agence de contrôle

 

 Depuis quelques semaines, l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) semble enfin avoir pris le parti de faire preuve d’une plus grande transparence par rapport aux problèmes liés aux cuves des réacteurs de Doel 3 et Tihange 2.

 

Les dernières communications de l’AFCN, même tardives, ont le mérite d’avoir pu donner un éclairage plus correct de la situation et des risques notamment en matière d’approvisionnement. Elles ont également permis d’alerter les autorités de contrôle internationales qui pourraient être touchées par les mêmes défauts de fabrication des cuves de réacteurs présents sur leur territoire.

 

Pour les écologistes, la transparence de la part d’un organe de contrôle est fondamentale dans un secteur où malheureusement contrôleur et contrôlé échangent parfois trop souvent de casquette au cours d’une même carrière.

Le gouvernement fédéral ne semble pas de cet avis puisque, d’après le journal l’Echo, le remplacement de Willy de Roovere à la tête de l’AFCN semble s’accélérer. Celui-ci devrait en outre être remplacé par l’ancien directeur de la centrale de Doel… dont un des réacteurs est aujourd’hui l’objet de vives inquiétudes. Le gouvernement a également choisi une nouvelle fois de décrédibiliser son régulateur à travers les déclarations de certains ses ministres. Si la transparence tardive de l’AFCN suscite déjà la colère du gouvernement, on peut s’interroger sur l’attitude de celui-ci si l’agence avait fait preuve d’une transparence intégrale dès le mois de juin soit avant la décision de prolonger Tihange 1 de 10 ans.

 

Il semble donc que le gouvernement agisse comme s’il était sous l’influence d’un lobby nucléaire courroucé par les régulateurs indépendants. Cette situation rappelle en effet les critiques publiques du Ministre de l’Energie de l’époque Paul Magnette par rapport au régulateur fédéral de l’énergie (la CREG), lorsque celui-ci avait estimé la rente du secteur nucléaire à 1,7 milliards contre l’avis de GDF-Suez et consort.

 

Pour ECOLO, le directeur de l’AFCN doit rester en place le temps que les contrôles des cuves de réacteurs par ultrasons soient terminés sur l’ensemble du parc nucléaire belge. Il s’agit de tirer profit de quelqu’un qui connait bien le dossier mais aussi un gage manifeste de transparence que l’on est en droit d’avoir vis-à-vis de la population belge en matière de sécurité nucléaire.

 

 

Muriel GERKENS et Kristof CALVO,

Députés ECOLO-GROEN

 

Olivier DELEUZE,

Co-président d’ECOLO