Jeudi 30 mars à midi, quelques centaines de manifestants indiens, au turban orange, venaient demander l’appui du Parlement Européen pour tenter d’empecher l’exécution de Balwant Singh Rajoana et demander l’instaureration d’un moratoire officiel sur les exécutions dans le pays. Voir aussi sur le site d’Amnesty International la lettre ouverte au Premier ministre indien Manmohan Singh.Au début de la séance plénière que je présidais ce midi, ma collègue Véronique De Keyser est intervenue pour demander qu’en notre nom à tous, le président du Parlement s’adresse solenellement au Premier ministre indien dans le même sens.
L’exécution de Balwant Singh est prévue pour le 31 mars, dans l’État du Pendjab. Son exécution représenterait un recul car si les tribunaux indiens continuent de prononcer des condamnations à mort, aucune exécution n’a eu lieu en Inde depuis 2004. Si elle reprenait les exécutions après une interruption de huit ans, l’Inde irait à contre-courant de la tendance régionale et mondiale en faveur de l’abolition de la peine de mort.
Amnesty International a publié mardi 27 mars son nouveau rapport sur les Condamnations à mort et les exécutions en 2011. J’ai eu l’occasion de le commenter, et surtout de mettre en avant l’action volontariste et exemplaire de l’UE en faveur de l’abolition de la peine de mort.
Ce rapport met en lumière qu’au 22 mars 2012, plus des deux tiers des pays du gobe avaient aboli la peine de mort en droit ou dans la pratique. Sur les 41 États que compte la région Asie-Pacifique, 17 ont aboli la peine capitale pour tous les crimes et 10 sont abolitionnistes dans la pratique.
Notons aussi qu’aux frontières de l’UE, en Europe donc, le Belarus, la dernière dictature européenne, continue à pratiquer la peine de mort, ce que d’ailleurs ce même jour de plénière, nous condamnions à une très large majorité dans une résolution.