Il y a évidemment plein de raisons qui expliquent cette journée noire. Mais ce qui est sûr, c’est que la démission des 3 patrons n’est pas la réponse à ces dysfonctionnements à répétition (même si à leur place, devant tant d’incidents et l’exaspération grandissante des usagers, je commencerais à sentir le vent du boulet…ou à tout le moins à (me)remettre en question).
Car ce n’est certainement pas la compétence des cheminots qui est mise en doute, ni la vétusté de certaines installations, ou encore, comme l’a improvisé Laurette Onkelinx ce matin, les maladies de jeunesse de certaines machines. Car tout cela fait partie du quotidien de tout gestionnaire d’infrastructure ou du trafic ferroviaire. La faute aux affaires courantes ? Quand on peut voter un budget, participer à une opération militaire, on peut aussi orienter les obligations d’une entreprise publique financée à 99% par de l’argent public.
Je le dis depuis des années, la division de l’entreprise en 3 entités a surtout créé coûts (et insuffisances) de coordination, rivalités, lenteur et difficulté dans la prise de décision. Ce qui manque cruellement depuis des années, au fil des (trop nombreux) ministres qui se sont succédés (rappelons que la SNCB ne fait plus partie du portefeuille de la mobilité !!!) c’est une ambition pour le rail, une vision dans la durée, de la modestie et de l’efficacité dans l’affectation des moyens aux nouveaux projets, une simplification des structures et du management.
Et qu’on ne vienne pas me dire que c’est la « fôte à l’Europe » qui aurait exigé la scission de l’entreprise : c’est faux. La commission voulait et veut toujours un régulateur indépendant et fort. Point c’est tout. Les débats en cours en ce moment en commission transport du Parlement Européen en attestent.
Les usagers font les frais de ces mauvaises décisions tous les jours, et en particulier hier…
COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Bruxelles, le 28 juin 2011
La structure en trois entités de la SNCB a montré ses limites
Ecolo se réjouit de l’ouverture d’un débat politique sur la réforme de la structure de la SNCB
La pagaille indescriptible qui a régné hier sur le rail a fortement touché de nombreux voyageurs, parmi lesquels beaucoup de jeunes enfants et de personnes âgées. A cette occasion et une fois de plus, la SNCB a montré le peu de respect que le groupe ferroviaire a pour ses usagers. En témoignent notamment les propos du patron de la SNCB, Marc Descheemaeker qui a réfuté les critiques des voyageurs sur le manque de communication régnant au sein de la société de chemin de fer.
Le scénario d’hier soir ressemblait à s’y méprendre à celui vécu le 31 mars dernier lorsqu’un bris de caténaire à Zaventem avait immobilisé un train et ses voyageurs durant de très longues heures. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il fasse chaud, la SNCB semble incapable de faire efficacement face à ses problèmes de communication interne. A chaque fois, la collaboration entre les entités du groupe SNCB est en effet prise en défaut. Hier encore, ces trois sociétés se rejetaient la faute quant à la responsabilité des incidents et le manque de communication vers les voyageurs.
Pour Ecolo, ces travers, liés à la structure du groupe en trois entités, ne sont plus acceptables. Chaque société vit en effet de plus en plus dans son propre monde et refuse de collaborer sereinement avec les deux autres sociétés. Ces constats, les Verts les ont déjà maintes fois posés notamment lors de la Commission sur la sécurité du rail et lors des auditions sur les mauvais chiffres de ponctualité.
Cet après-midi, en présence de la Ministre des entreprises publiques, Ecolo a posé à nouveau le constat de l’inefficacité des structures actuelles. La ministre Inge Vervotte est allé dans le même sens en proposant enfin de lancer le débat sur la modification des structures.
Ecolo se réjouit que ce débat soit enfin lancé. C’est l’occasion d’appeler à un retour à une plus grande unicité du groupe. Il est urgent que les responsabilités de chacun soient mieux définies, que la coordination soit mieux assurée et que les missions de service public soient coulées dans un seul contrat de gestion au service des voyageurs.
Réformer les structures de 2004, c’est un premier pas vers une SNCB capable de répondre au défi de la mobilité de ce siècle.
Ronny BALCAEN
Député fédéral