Livre blanc sur les transports
Ce lundi 28 mars 2011, la Commission européenne rend public son nouveau Livre blanc sur les transports, qui définit les grands axes d’action et les objectifs de l’UE dans ce secteur pour les prochaines années.
Pour Isabelle Durant, Députée européenne et Vice-présidente du Parlement Européen, membre de la commission des Transports du PE:
« La Commission européenne nous livre un ensemble de constats, de pistes de solutions et d’objectifs à long terme intéressants, mais elle donne encore trop souvent l’impression de considérer la croissance des transports comme inéluctable. Ceci semble particulièrement patent en matière de trafic aérien, dont la Commission estime qu’il fera plus que doubler d’ici 2050. Si elle entend réellement promouvoir dans les transports les principes de l’utilisateur-payeur et du pollueur-payeur, pourquoi la Commission préconise-t-elle de répondre à la congestion des aéroports et des routes et autoroutes par le développement de nouvelles infrastructures ?
Nous, les Verts au Parlement européen, demandons des objectifs de résultats contraignants, assortis d’échéances intermédiaires explicites, non seulement en ce qui concerne les émissions de CO2, mais également en matière de dépendance énergétique et d’impact sur les écosystèmes, sous peine d’imposer aux générations futures des efforts de réduction véritablement insurmontables.
L’essentiel est d’optimiser le secteur à très court terme, de le rendre non seulement moins émetteur de CO2, mais aussi porteur d’emplois, de qualité de vie et de développement économique. »
Pour Jean-Paul Besset, député européen du groupe des Verts/ALE, membre de la commission des transports du PE:
« Il faut savoir ce que l’on veut : si l’objectif de réduction des émissions de CO2 du secteur des transports est prioritaire, alors il faut repenser la mobilité et ne plus favoriser le trafic en multipliant les infrastructures. L’Europe est au pied du mur. Elle ne peut pas affirmer sa volonté de lutter contre le changement climatique et, en même temps, favoriser ce qui l’accélère. »
Bonjour Isabelle,
Il est relativement facile d’inverser la tendance à toujours plus de transport routier. Par exemple ramener le tonnage à 28t comme en Suisse, et rendre obligatoire 2 chauffeurs en permanence. Le résultat est un transport plus cher, donc quelques pour-cents de délocalisations et de transport de marchandises en moins, et quelques pour-cents d’emplois locaux en plus.
En plus, avec 2 chauffeurs et 48h d’arrêt obligatoire à cheval sur le dimanche, plus besoin de contrôle des heures de conduite à Rekkem ou ailleurs. D’ailleurs, comment voulez-vous contrôler efficacement les poids-lourds, rien qu’en Belgique, il y en a plus de 100.000 ?
Et avec 28t au sol (et quelques autres aménagements, comme l’interdiction des essieux multiples fixes), plus de routes dégradées.
Mais si on passe de 38 à 44t, le résultat est très différent : la charge utile passe de 24 à 30t, le prix du transport à la tonne dégringole de 20%, et je trouve au fin fond de l’Espagne ou de la Roumanie un fournisseur un peu moins cher que mon fournisseur belge, français ou hollandais actuel, prêt à me livrer 20 camions de 30t qui ont fait 2000km au lieu des 25 de 24t qui en ont fait 400.
Et on peut voir, pas seulement en Belgique, le résultat sur le réseau routier.
Sincères salutations,
Étienne Herman.