Mon interview, invitée de Pascal Vrebos sur Bel RTL Matin

Durant: « Mes collègues européens ne connaissent pas Bart De Wever »

Isabelle Durant, vice-présidente actuelle du Parlement européen présidé par la Belgique jusqu’à la fin de l’année, a répondu aux questions de Pascal Vrebos.

17 Décembre 2010 09h08

Isabelle Durant, député européenne et vice-présidente du Parlement européen, était l’invité de BEL RTL vendredi matin. Elle fait le bilan des 6 mois de présidence belge à la tête du Parlement européen. « Il y a un peu plus de 6 mois, juste avant de prendre cette présidence, on était très inquiet. Nous comme les Européens. Devant le chaos annoncé, la présidence belge a sauvé les meubles par rapport à ce qu’on aurait pu attendre« .

C’est grâce à l’accord de « supervision bancaire » de M. Reynders ?

« Ne personnalisons pas les résultats. Il y a de très bons domaines – la supervision bancaire en fait partie. M. Reynders a été aidé par les parlementaires européens. C’est normal: quand on est le nez sur la crise, personne n’aurait compris qu’il n’y ait pas d’accord là-dessus. C’était inéluctable de faire cet accord. Il fallait qu’il soit bon, et il est bon« .

Vous êtes plus sévère sur le budget de M. Wathelet…

« Je ne suis pas sévère sur M. Wathelet, mais sur le fait que la présidence belge n’a pas toujours été aidée par les grands groupes du parlement européen. Elle aurait pu essayer de faire un accord sur les chiffres, c’est important, mais aussi sur la suite. Car on a besoin de choses qui durent plus longtemps. D’un vrai budget européen, avec des ressources propres, pour nous garantir l’avenir« .

Pas de fausses notes au niveau du gouvernement (européen) ?

« Chacun a fait son travail, aidé par tous ceux qu’on ne voit pas et qui travaillent dans l’ombre. Les diplomates, les parlementaires européens, etc… Moi comme d’autres, nous avons essayé de soutenir la présidence belge. L’image était tellement mauvaise, on ne pouvait pas se permettre d’attendre« .

L’accord économique conclu hier est important ?

« Oui (…). Ce maintenant qu’on a besoin d’être solidaire au niveau financier. Il faut rassembler les dettes publiques de tous les membres pour pouvoir emprunter à meilleur taux. Certains ont dit qu’il fallait sortir de l’Europe. La « maison » est presque terminée, mais ce n’est pas parce qu’il manque quelques instruments qu’il faut abandonner. Au contraire: on achève vite le chantier entamé. On doit construire ce que certains, au niveau belge, essaie de déconstruire. C’est le paradoxe« .

La nouvelle note de Vande Lanotte est-elle bonne ?

« Oui. Il y a une vraie base, construite avec les contributions de chacun, y compris celles des Verts, qui ont rempli une note à deux: Ecolo et Groen!, ce qui a donné un petit coup de pouce à Vande Lanotte, en qui j’ai toute confiance« .

Comment vos collègues européens voient-ils Bart De Wever ?

« Ils ne le voient même pas. Beaucoup d’entre eux ne savent pas qui c’est, soyons modeste à l’échelle européenne. Mais depuis 6 mois, on tourne en rond, on est dans des discussions interminables. La présidence a fait écran: les ministres fédéraux (en affaires courantes, NDLR) sont restés, car ils avaient du temps, ils n’avaient plus que ça à faire. De la Belgique, on ne voit que l’écume, le non gouvernement. Ca donne raison à Nigel Farrage, qui avait dit que c’était un « non pays ».