Asile, Accueil, Controverse : pourquoi j’en veux au gouvernement fédéral

Le débat de ce midi sur RTL n’a sans doute fait bouger fondamentalement le point de vue de personne. Ni les personnes qui dénoncent la gestion de l’accueil des demandeurs d’asile, ni ceux qui croient que l’abus de la procédure d’asile est trop souvent la règle n’auront sans doute revu leur point de vue.

Et pour cause :  ces personnes ont toutes un peu raison. Parce qu’en effet, la question est complexe et ne peut se résumer à du slogan. Encore moins au moment où il faut faire un peu diversion par rapport au dossier institutionnel complètement embourbé. C’est pourtant ce à quoi s’est livré, comme d’habitude,  Jean-Marie Dedecker suivi de Mme Galant de Jurbise qui trouve que dans sa commune, recevoir de l’argent du fédéral pour louer  des logements pour des personnes demandeuses d’asile est un problème par rapport aux pensionnés de sa commune.

Et c’est une raison supplémentaire d’en vouloir au membres du gouvernement fédéral : le climat social est difficile (et cela ne date pas d’hier), l’impasse institutionnelle décourage tout le monde (et cela non plus ne date pas d’hier).

Indépendement des aspects humains pour ces personnes, on aurait pu se passer d’une crise de l’accueil des demandeurs d’asile au début de cet hiver.

Car l’une et l’autre étaient prévisibles. L’hiver… bien sûr. Et quand on décide en 2007 que les demandeurs d’asile seront accueillis en centre ouvert pendant TOUTE  la période d’instruction de leur dossier (ils resteront donc 2 fois plus longtemps en centre), on peut se douter qu’on doit augmenter le nombre de places, Et comme le gouvernement l’oubliait, cela lui a été régulièrement rappelé, de tous côtés. Mais ce n’est que ces dernières semaines que des débuts de solution sont cherchés et plus ou moins trouvés, alors et parce que les gens sont dans les squatt, dans la rue, dans les hôtels miteux du centre ville, sans accompagnement social et donc la durée de traitement de leur dossier va…durer plus longtemps.

Cette gestion assez calamiteuse vient s’ajouter à la perte de confiance des citoyens dans leur gouvernement.

C’est du pain bénit pour Bart De Wever qui ne se prive pas d’ajouter ce dossier polémique sur la table. Et d’entraîner tous les partis traditionnels flamands dans son sillage, y compris cette fois le MR qui se dit que c’est peut-être le dossier qui leur permettra de rentrer par la fenêtre dans la négociation fédérale.

Et non contents de la crise de l’accueil,  voilà que resurgissent les dossiers qui n’auront aucun effet sur elle : les procédures de naturalisation (comme si, si on rendait les critères plus contraignants, on éliminait la présence d’étrangers jugés trop visibles dans nos communes et quartiers, l’accueil des demandeurs dans des casernes, etc… ), les conditions du regroupement familial (donnons des moyens pour traquer les abus plutôt que de sans cesse changer les règles), la lutte contre les mariages forcés ou mariages blancs (là aussi, appliquons l’existant convenablement avant de vouloir déjà changer les règles)

Mais non, en matière d’asile comme sur l’institutionnel, côté flamand, on a besoin de symboles, de drapeaux qu’on peut agiter, même si on sait (en tous cas au CDV, au VLD, au SPa, où on exerce et où on a exercé des responsabilités exécutives) que durcir les règles ne changera guère la situation. Ce que l’on veut obtenir (par exemple que les gens apprennent la langue de la région où ils vivent) ne demande pas de nouvelles lois mais du soutien aux associations qui s’en chargent.

Moins sexy évidemment…



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Article intéressant mais il manque la fin.

Hugues Servais dit :

Madame Durant,

Je suis d’accord avec vous. Je suis d’ailleurs membre d’Ecolo. Mais occupons-nous d’abord des pauvres d’ici. Des demandeurs d’asile, il y en a beaucoup des « soi-disant ». Celà dit, je n’ai rien contre les immigrés, j’ai d’ailleurs une compagne qui vient du Kosovo.

Cordialement,

Hugues Servais.