Ce 11 septembre 2010 est particulier. On l’a dit, le climat général, les élections de mi mandat, le projet de mosquée à quelques pas de Ground Zero, le Pasteur dingue qui voulait brûler des corans…Les images des manifestations et contre manifestations montrent à quel point le sujet est sensible, 9 ans après. Obama aura des propos courageux en disant que jamais les USA ne feront la guerre à l’Islam.
Pour moi, chaque 11 septembre, chaque image des avions percutant les tours et de leur écroulement, chaque image de Washington et du Pentagone écrasé sous les décombres, me rappelle des souvenirs bien particuliers.
Le balai des hélicoptères au dessus de Washington, les appels lancés à la radio pour demander aux parents d’aller chercher les enfants à l’école, l’annonce de la fermeture des ponts de la ville, les embouteillages monstrueux…Je revois et réentends ces images et ces sons comme si c’était hier. Je nous revois quittant en catastrophe le Département des Transports, quittant un bâtiment dans lequel on court dans tous les sens et on ne se préoccupe plus guère d’une ministre belge, présidant le conseil des ministres européens des transports, ni de ceux qui l’accompagnent.
Je nous revois, dans le jardin de la résidence de l’ambassadeur de Belgique, regardant comme des millions de gens dans le monde les chaines de télé américaines, alternant NBS et CNN, pour tenter de savoir ce qu’il en était…
Je me rappelle des demandes insistantes d’un certain Guy Verhofstadt, assurant la présidence de l’Union (il n’y avait pas à l’époque de président fixe, d’Herman Van Rompuy), pour « avoir Bush au téléphone » ! Alors que je lui expliquais qu’à Washington, plus personne ne répondait au téléphone…
J’avais la très forte impression que ce qui se passait là, à ce moment-là, cette impression « d’être en guerre » (même si j’avais dans mon expérience personnelle bien peu de points de comparaison) aurait des conséquences graves, fortes.J’avais le sentiment qu’une page importante de l’histoire était en train de s’écrire….