Comme chaque année, l’Union belge des déportés juifs commémorait ce dimanche le rassemblement des juifs à la Caserne Dossin à Malines avant leur départ pour Auschwitz.
Comme chaque année, une cérémonie simple, qui n’a besoin d’aucun effet de manche pour atteindre son but, celui de rappeler les choses, les événements, les horreurs.
Je retiens surtout deux messages.

Le témoignage de Monsieur Alberto Israel, juif de Rhodes, déporté à l’âge de 17 ans, se suffisait à lui-même. Il racontera sa déportation en plein été, les 16 jours de voyage en train par 40 degrés, l’élimination des morts à chaque arrêt. Il arrivera  à Auschwitz un matin d’août , enfant avec ses parents,  l’après midi, il se retrouvera adulte et orphelin. Quelques mois plus tard, il fera ensuite par -27 degrés la marche de la mort, dont il réchappera miraculeusement.

J’en retiens aussi le discours plein de forces de Mr Herman Van Goethem, curateur du nouveau musée de la Caserne Dossin. Un compagnon de Maxime Steinberg, décédé il y a quelques mois. Un infatigable historien dont Mr Van Goethem dira vouloir poursuivre la tâche. Il nous présente les orientations qu’il veut donner à ce nouveau musée de la Shoah. Un musée qui  mettra en évidence ce qui a mené à l’horreur. Un peu comme le fait Jonathan Little dans « les Bienveillantes » avec énormément de dureté et presque du cynisme, il faut que l’on comprenne que la barbarie peut être en chacun d’entre nous. Mais il insistera sur le fait qu’il est toujours possible de dire OUI ou NON à l’endoctrinement, à la condition d’avoir cultivé cette faculté.

J’irai allumer l’une des 6 flammes et déposer la gerbe du Parlement Européen.

Mme Kronfeld, la cheville ouvrière de l’événement, ajoutera à chaque fois dans ses discours, après que l’extermination des juifs soit évoquée, celle des tziganes. Je l’en remercie et je ne suis pas la seule. Cela n’enlève rien à l’horreur qu’ont subi les premiers et cela donne une existence à ceux qu’aujourd’hui on discrimine à tour de bras.

Prenez le temps d’aller visiter ce petit musée de la Caserne Dossin, dont les locaux actuels deviendront un lieu de recueillement et ce dès la construction d’un nouveau musée en face de la Caserne. Présentation, modalités et horaires : www.cicb.be/fr/tablechronologique.htm