Y a rien dans la presse…

Dit et répété autrement : « les journalistes n’ont rien à se mettre sous la dent… »

Rien à se mettre sous la dent ? Vraiment ? Pourtant l’actualité de ce mois d’août apporte chaque jour son lot de nouvelles dont la portée et les conséquences sont tout sauf anodines.

On peut évidemment classer dans les faits divers  la mesure de la  radioactivité dans les zones contaminées par l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986 qui a révélé que « depuis la mi-juillet des incendies de forêt y ont été enregistrés sur 3.900 hectares ». Et que même si les radiations sont annoncées comme réduites, le danger de contamination vers Moscou ou l’Europe occidental est faible.

Fait divers, diront certains ?  Rappelons nous tout ce qu’on a dit autour du nuage radioactif de 1986 qui après avoir contaminé des populations, la végétation, les cours d’eau, des terres agricoles pour des dizaines d’années avait selon les scientifiques mystérieusement contourné  la France et la Belgique. Et ce n’est pas le « la situation est difficile mais stable et sous contrôle » des autorités russes qui rassure.. Surtout quand on entend la confiance aveugle que les ingénieurs des services en charge des zones nucléaires conservent dans la population russe.

Autre fait divers qui ne mérite même pas qu’on s’y arrête : 5 des 15 experts de l’OMS qui ont géré la fameuse pandémie de grippe H1N1 avait eu des liens avec les groupes pharmaceutiques qui ont tiré un énorme profit de la fabrication et de la vente de millions de doses d’antiviraux et de vaccin  dont une majorité sont restés inutilisés et ont été revendues ou refourguées à des pays africains qui auraient surtout eu besoin d’antimalariaux et de traitement antisida.

Il n’est pas plus rassurant de lire que l’OMS a estimé que ces situations ne provoquaient pas « de conflits d’intérêts » avec le rôle joué par ces personnes auprès de l’organisation.

Et après, on refuse les commissions d’enquête au niveau national ou au niveau européen…
Un fait divers banal que la mise en place de la commission d’enquête de l’ONU sur l’assaut de la flotille au large de Gaza en mai dernier, et surtout l’information que le Premier Ministre Netanyahou ne s’y présentera pas et fera sa propre évaluation des ordres qu’il a donnés pour arraisonner le MaviMarmara?

Un « chien écrasé » que la répétition de phénomènes climatiques inquiétants, comme ces terribles inondations au Pakistan, que les Nations Unies jugent aussi catastrophiques que le tsunami et pour lequel elles demandent une levée de fonds de plus de 500 Millions de dollars pour faire face aux urgences. Les glissements de terrain dévastateurs à la frontière du Tibet, la canicule et les feux de forêt en Russie, et dans une moindre mesure au Portugal.  Matin Première a pourtant considéré que cela valait bien une analyse de notre climatologue Van Ypersele .

Alors bien sûr,  qu' »on » attend des avancées sur le terrain du préformateur et pas grand-chose ne vient.  Et pour cause, la discrétion et la réserve dans une opération si difficile est un (mais un seulement) gage de réussite de quelque chose.  D’ailleurs, si la plupart des acteurs sont bien plus silencieux que dans les épisodes précédents, quelles que soient leurs appartenances,  c’est parce que tous mesurent la difficulté et le risque de « brûler » une piste avant même qu’elle n’ait pu être testée.

Et sans doute les lecteurs de journaux, les consommateurs de JT et JP, le comprennent-ils d’autant mieux qu’ils ont été rapidement lassés du balai des voitures entrant et sortant de Val Duchesse, des déclarations les plus « langue de bois » des uns et des autres, des réclamations de certains pour des vacances, etc…La question aujourd’hui est de savoir s’ils acceptent que cela prenne du temps ou si le silence radio des négociateurs les éloigne un peu plus encore de la « chose » politique belge.

Mais savons-nous , savent-ils que chez nos voisins bataves, où les élections législatives se sont tenues plus d’un mois avant les nôtres, là aussi sur base d’une crise, mais politique (la question des troupes nerlandaises en Afghanistan)  et donc pas institutionnelle, on n’est pas plus avancé dans les opérations de formation du gouvernement.

Alors décidément non, le « il n’y a rien dans la presse » n’est pas acceptable. Il y a énormément de choses dans la presse qui, pour cause de discrétion des négociateurs belges, occupent la première page, les premiers titres.  Et ce n’est pas parce que c’est européen, international, que ça se passe plus ou moins de chez nous, que cela n’a pas d’intérêt ou d’incidence.

0 commentaires sur “Y a rien dans la presse…

waldorf_be dit :

Les élections législatives de nos voisins bataves ont eu lieu le 9 juin donc 4 jours avant les nôtres et pas 1 mois. De plus nos amis hollandais ont tentés de former 1 coalition qui a échoué, et en essayent une autre actuellement. En ce qui nous concerne on a seulement le nom des partis pressentis pour tenter de former une coalition…donc ils sont bcp plus avancés que nous !

Oups, autant pour moi ! Vous avez raison. J’ai calculé le temps de formation (non précédé de préformation !!!) pour une coalition qui a échoué (Groen links était d’ailleurs inclus dans cette tentative avortée). Ils vont d’ailleurs devoir discuter avec Wilders ce qui est à certains égards aussi difficile que former un gouvernement fédéral. Je voulais simplement faire valoir que pour d’autres raisons certes (non institutionnelles mais aussi liées à une crise assez profonde aux Pays Bas depuis l’apparition et l’assassinat d’une figure populiste à la Haider) d’autres que nous sont sans gouvernement.