Nantes, c’est en Bretagne ? Ce n’est qu’au XXè siècle que Nantes a été rattachée aux Pays-de-la-Loire. Mais tout n’est finalement qu’une question de point de vues et les frontières sont bien floues suivant l’angle qu’on adopte (langue, culture, religion, économie…). Alors mieux vaut peut-être laisser chacun choisir. « La Bretagne n’a pas de papiers, elle n’existe que si à chaque génération, des Hommes se reconnaissent bretons » (Tri Yann)
Une phrase à faire méditer à Bart De Wever et les siens en ces temps de négociations difficiles…
Une phrase qui figure en exergue du document d’accueil des Journées d’Eté qui battent leur plein à Nantes (c’est le cas de le dire : plus de 2000 personnes se pressent sur le site)depuis hier.
De multiples débats, des formations pour les élus, des lieux de rencontres, un « atelier terrasse » très ensoleillé, rassemblent des militants Verts de la première heure, des « Europe Ecologie » de la première vague, celle des élections européennes, et de la deuxième, celle des élections régionales qui ont confirmé le succès électoral. Et puis quelques voisins belges, dont moi et un jeune militant d’EcoloJ, des invités de qualité, des intervenants pointus.
Mais la presse n’en a cure. Ce qui l’intéresse, ce sont les acteurs de la pièce pour les présidentielles de 2012. Quand Cohn Bendit pointe sa tête, un barrage (au sens strict) de journalistes et de caméras se dresse. Plus loin c’est Cécile Duflot qui attire les photographes. Et si Eva Joly, la vedette de ces rencontres, se déplace, elle est suivie d’une nuée de journalistes…
C’est tôt évidemment. Il y a encore 2 ans avant les présidentielles. Et sa belle image d’aujourd’hui, sa force et son ingénuité, son autorité et son expérience, pourraient bien quelque peu – médiatiquement s’entend -s’éroder. Mais justement. C’est non seulement sa candidature qui est une belle promesse pour les écologistes, mais surtout le programme et l’équipe qu’elle devrait constituer dans l’année à venir, pendant que les autres se disputeront sur leur candidat.C’est un énorme enjeu, d’autant plus que si de nombreux français boudent les élections européennes ou régionales, ils votent massivement aux présidentielles.
Mais avant cela,il leur reste un exercice difficile à réussir, et à propos duquel certains sont confiants et optimistes, d’autres plus inquiets ou sur la défensive. C’est réussir la structuration du parti Vert et du « bras armé » Europe Ecologie que Cohn Bendit a inventé en 2008. L’enjeu n’est pas mince et il est sur toutes les lèvres…
Au vu de la consultation des adhérents et des électeurs d’Europe Ecologie, mettant en évidence leurs profils et leurs attentes, on mesure mieux la difficulté. Etrangement, ou plutôt non, sans surprise, ce profil correspond assez bien à celui des « nouveaux électeurs » d’Ecolo, au-delà de sa base d’électeurs d’adhésion ancienne. Ils placent leurs priorités dans un autre ordre par rapport aux militants ecolo plus traditionnels. Le clivage gauche droite ne les mobilise pas ou peu, pas plus que la question des alliances. Ils veulent de la cohérence, de l’éthique, un projet de transformation de l’économie. Ils raisonnent sur d’autres critères. Ils sont souvent plus jeunes.
En tous cas, à côté de mes collègues députés européens, moi j’ai eu à faire dans les ateliers dans lesquels j’étais invitée à intervenir, à des gens de qualité, des élus régionaux bien articulés, des maires compétents, qui ont un projet dans la têtemais les mains dans le cambouis. Dommage que, un peu comme chez nous, ces gens-là, on en n’entend guère parler sur les « grands médias ».