Indépendance cha cha: rideau

Après un défilé militaire qui n’en finissait pas, le 30 juin est passé…sans incident. On notera bien quelques bousculades lorsque la foule qui avait assisté au défilé s’est disloquée… en emportant les chaises de plastic. Mais rien de très sérieux. Soulagement donc côté congolais comme du côté de la délégation belge. Le Roi n’aura rien dit. Le premier ministre n’aura guère dit plus. Tout le monde est content et les congolais sont frustrés.

Rideau

Pourtant ce qui est à faire est immense. Kabila ne l’a pas esquivé dans son discours de ce midi. A côté des enjeux et des chantiers,il a pointé tous les « ratés » : les viols, la corruption, les atteintes aux droits de l’homme. Il est clairement en campagne électorale, et jusqu’ici sans challenger sérieux. Mais il va lui falloir montrer des choses, en achever et en entreprendre. Car s’il ne faut pas lui faire de procès d’intention ou lui reprocher d’avoir seulement parlé (s’il y a bien un jour qui est un jour de parole et de discours, c’est le jour anniversaire), il va falloir prouver que la lutte contre l’impunité passe, entre autres, par une vraie enquête, validée par des indépendants, sur la mort de Chebeya. Même si ça prend du temps, c’est indispensable en terme démocratique. Mais ce l’est aussi pour la présidence de ce pays,  pour le gouvernement, pour sa légitimité.

Au moment où le FMI fait savoir que la remise de dette du Congo va être une réalité, c’est un petit espoir qui s’ouvre pour que les moyens libérés soient affectés prioritairement aux fameux grands chantiers.

Et puis, belges et congolais devraient, au lendemain de cet anniversaire, accepter de solder les comptes, de travailler sur la mémoire du passé, d’en accepter les zones d’ombres et de lumière, les uns et les autres, pour engager des relations privilégiées, mais sans complexe ni complaisance.

Car enfin, cette connaissance, cette sensibilité, cette proximité, elle m’est encore apparue si réelle durant ces 4 jours. Le problème, c’est qu’il semble bien qu’en Belgique, cet héritage, il n’y a plus grand monde dans la classe politique qui en a quelque chose à f..aire.

Le rideau ne eut tomber que sur festivités officielles et  la (muette) visite royale. Il doit s’ouvrir par contre sur l’avenir…

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Manuella dit :

Madame, vos propos sont vraiment tendancieux. Je vous ai envoyé du courrier par lequel je vous exprimais mon désarroi de constater que vous tenez à soutenir Kabila à tout prix. Vous ne m’avez pas répondu. Comment puis-je interprêter celà? C’est la politique du silence que vous adoptez à présent? UN SILENCE BIEN COUPABLE.
Vous devriez vous rendre compte que les congolais ne veulent pas de ce président et n’en n’ont jamais voulu. Vous êtes politicienne et vous comprenez. De grâce, ne commencez pas à lui faire propagande car le moment n’est pas encore venu. Vous dites « …sans chalanger? » Attendez le moment opportun avant de faire vos commentaires qui nous font mal au ventre. Vous n’avez passé que 4 jours à kinshasa. Il eut fallut y rester même une semaine pour voir la vraie réalité. Madame, mon peuple souffre. Arrêtez vos comédies. Kabila n’est pas capable de répondre aux besoins de ce peuple. JE SUIS SURPRISE QUE VOUS AYIEZ PASSE SOUS SILENCE LE FAIT QUE KAGAME VOUS A FAIT POIRREAUTER DEUX HEURES DURANT. ET LE ROI DE LA BELGIQUE DEVAIT ATTENDRE LE GRAND KAGAME. COMMENT INTERPRETEZ VOUS CELA?

Chère Madame,
Je ne vois pas où vous trouvez dans mes propos que « je soutiens Kabila à tout prix » . La seule chose qui est réelle et incontestable, c’est qu’il a été régulièrement élu, et que ce sera aux congolais de se prononcer l’an prochain pour savoir s’ils veulent le conserver comme président ou pas. Et que jusqu’ici, même l’opposition à Kinshasa considère qu’il n’y a pas, A CE JOUR (il reste bien sûr encore du temps avant les prochaines élections pour que quelqu’un émerge, et ce serait très souhaitable pour la démocratie) de challenger de poids équivalent. A ce titre, il est l’un de nos interlocuteurs. Ni plus, ni moins. Je mesure qu’il y a des congolais qui n’en veulent pas, mais la loi de la majorité s’impose à tous. Pour le reste, croyez bien qu’en dehors de ce moment officiel, j’ai pris pas mal de contact avec des ONG, j’ai écouté de toutes parts et ai évidemment pu mesurer, je ne le cache pas dans mes propos, les situations terribles dans lesquelles se trouvent énormément de gens. Je n’ai pas prétention à tout connaître.
Quant à avoir attendu, ce n’était pas la seule fois ! Nous avons tous attendu, y compris le Secrétaire général des Nations Unies. Le moment a été intéressant pour prendre des contacts.