C’est la dernière avant le break (notons que le Parlement Européen se remet à travailler fin août et première session plénière en septembre…Un peu différent du fédéral, qui « breake » jusqu’au 15 octobre !)
Une séance qui a vu la mise en route de la présidence belge : un Yves Leterme plutôt bon pour une fois.
Un discours avec un peu de tout, sur la régulation financière, la pauvreté, le social, les conférences internationales sur le climat et la biodiversité.
Un discours volontariste et modeste à la fois. Mais il est clair, pour reprendre une comparaison footballistique, qu’être l’entraîneur de joueurs qui depuis le banc, ne savent pas s’ils joueront et combien de temps, ça handicape solidement l’action. En tous cas, sur les bancs des diplomates, une fois qu’Yves Leterme s’est rassis, c’était le soulagement. Ouf, pas mal fait, pas fait de gaffe. Notons qu’il est passé de façon fluide et sans transition du français au neerlandais, à l’allemand et à l’anglais. Voilà qui change des peu doués pour les langues…
C’est évidemment à l’usage qu’on mesurera la force de cette présidence. Il est vrai que s’ils pouvaient tous rester en place jusque fin décembre, ce serait une aubaine pour l’Europe, sans doute pas pour la Belgique qui resterait 6 mois encore en affaires courantes, faisant ainsi définitivement pâlir l’étoile De Wever…
Mais durant ces 4 jours, les débats et les votes ont été nombreux et variés.
Le « paquet supervision financière » (un ensemble de plusieurs rapports législatifs sur différents aspects du contrôle et de la régulation dans le secteur bancaire) a fait l’objet d’une large approbation, même si le vote final n’aura lieu qu’en septembre, question de donner un peu de bois de rallonge au Conseil et lui donner le temps d’aboutir. Et d’ailleurs s’il le faut, à la majorité qualifiée, car en effet, pourquoi toujours vouloir obtenir l’unanimité alors qu’elle n’est pas requise. La régulation et l’assainissement du secteur bancaire ne peuvent plus attendre.
Le Parlement s’est aussi positionné très clairement contre la mise sur le marché des consommateurs européens de la viande et des aliment provenant d’animaux clônés, aliments autorisés aux Etats Unis (on peut s’attendre dans l’avenir à des batailles à l’organisation mondiale du commerce…) .
Dans un tout autre domaine, le Service d’Action Extérieure de l’Union Européenne a lui aussi donné lieu à un accord. On y a réduit tant que possible la trop grande force et proportion des diplomates nationaux, susceptibles de maintenir la politique extérieure de l’Union à la somme des (grandes) diplomaties nationales.Imparfait, mais on vient de loin…
On y a aussi voté une résolution sur l’adhésion de l’Islande, mais à notre plus grand étonnement et notre plus grande satisfaction, un amendement que nous avions rentré sans trop d’espoir de le voir adopté l’a été : il s’agit de conditionner cette adhésion à l’arrêt de la chasse à la baleine. Ce ne sera pas suffisant car d’autres pays comme la Norvège ou le Japon ne sont pas concernés, et puis ce n’est qu’une résolution. Mais c’est un pied dans la porte…