Triste anniversaire pour Aung San Suu Kyi, qui a célébré ses 65 ans sous assignation à résidence.
Nous étions une centaine devant l’ambassade de Birmanie ce midi, comme d’autres manifestants et rassemblements ailleurs dans le monde et près de Rangoon où quelques 300 membres de son parti ont déposé un gâteau d’anniversaire orné de 65 bougies et lâché 65 colombes dans le ciel, sous l’oeil de la policiers en civil.
Ma jeune collègue Juliette Boulet, qui était de la mission en Birmanie il y a quelques mois, y a pris la parole pour témoigner de ce qu’elle a vu dans les camps de réfugiés aux frontières.
Nous avons ensuite repris nos messages en direction de l’ambassade, pour la libération de la dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), seule lauréate du prix Nobel de la paix à ne pas être libre de ses mouvements. Elle a déjà passé 15 ans en détention au cours de ces 20 dernières années, principalement en résidence surveillée.
A l’approche d’élections historiques programmées cette année en Birmanie, Aung San Suu Kyi reste la plus grande menace pour la junte au pouvoir. Il s’agira du premier scrutin depuis deux décennies. Le parti de l’opposante avait remporté les dernières élections en 1990 mais n’a jamais été autorisé à assumer le pouvoir.
En vertu des nouvelles lois électorales, Aung San Suu Kyi et d’autres détenus politiques -dont le nombre est estimé à plus de 2.000- sont interdits de prendre part au scrutin. La LND a dénoncé une législation injuste et antidémocratique, boycottant les élections. Le parti a été dissous, faute de s’être conformé à la loi exigeant son enregistrement officiel avant la date-limite du 6 mai.