Le juge Garson suspendu, j’enrage

guernica

La décision est tombée : il est suspendu par le Conseil général.  Insulte pour les victimes du franquisme, pour une société qui a besoin de regarder son passé en face.

Marie Paule Jeunehomme, journaliste à la rtbf et passionnée de l’Espagne, a réalisé il y a un peu plus d’un an un très beau film, en mettant à l’écran la recherche et les désinhumations dans les villages espagnols qui recherchent un père, un frère, un ami lâchement assassiné à la fin du franquisme. A sa manière, elle avait contribué  à donner une voix à ces victimes, à ces familles.  A chaque fois, pour chacune d’elle, c’est une chape de plomb qui se fend, c’est un passé qui revient en plein visage, mais qui permet de donner une vraie sépulture aux assassinés du franquisme et dont on a effacé les traces,  et de vivre sereinement l’avenir.

Ces gens-là ont besoin du travail du juge Garson.

Tout comme les milliers de familles de victimes assassinées et dont les dépouilles ont disparu, sont cachées ou enfouies dans des fosses communes au Kosovo, en Bosnie, en Serbie et dont parlait l’émission d’hier « Face à l’Info » sur la Première.  Eux aussi doivent retrouver leurs morts, les inhumer, faire leur deuil. C’est la condition de la réconciliation. Cela devrait aussi être une condition de leur éventuel rapprochement et peut-être adhésion à l’UE. Une expo de photos qui leur est consacrée sera exposée à Bruxelles à l’automne, dans le quartier européen.