Un appel à la communauté juive qui a résonné hier soir, dans une salle comble au Parlement Européen, à l’invitation du groupe des Verts, et dans le cadre des 50 ans du CCLJ (Centre Communautaire Laïc Juif).
Un appel qui fera des vagues, c’est sûr, c’est le but. Au sein des signataires d’abord, parce qu’il y a des nuances, et c’est bien.
Certains hier, tout en le soutenant, ont dit ce qu’ils auraient aimé ajouter au texte. Et puis en dehors des signataires, il y a ceux qui le dénoncent et lancent un contre-appel, sur la droite comme sur la gauche radicale.
Sans connaître ni la devise belge, ni sa récupération par le CDH, Bernard Henri Levy ira jusqu’à dire que l’union fait la force, c’est ringard et dangereux : c’est la diversité d’opinion qui fait la force. Un autre dira que la pensée unique qui est de mise en Israël (et même pour la diaspora qui doit se taire puisqu’elle se compose de juifs qui ne sont pas venus construire Israël), c’est l’absence de pensée.
A la tribune se sont succédés pour soutenir cet appel des personnalités juives de poids pour un appel qui est d’abord et avant tout adressé à la diaspora juive en Europe.Elie Barnavi, Avi Primor, Zeev Sternhell, David Chemla et bien d’autres.
L’un après l’autre (beacoup d’hommes d’ailleurs, un peu trop…), ils ont exprimé autant leur attachement à Israël que leur désaccord avec son gouvernement. Evidemment ce dernier est légitime et dispose d’une majorité, mais celle-ci ne peut imposer le silence à la minorité. Certains des intervenants d’hier, et non des moindres, ont même considéré que cet appel à stopper la colonisation, à œuvrer vite et fort pour deux états était à l’image de ce que vit et ressent la majorité des israéliens. Une opinion qui ne se traduit pas dans les urnes à cause de la peur paralysante, de la question de la sécurité, omniprésente et exploitée par la droite israélienne à chaque élection.
Est-ce à dire que cet appel aura un vrai effet sur la société israélienne en Israël, sur les électeurs israéliens ? C’est tout sauf sûr. Mais c’est en tous cas une ouverture dans la diaspora juive en Europe, et c’est précieux dans un climat de démoralisation et de découragement.
Dans le denier panel, avec BHL (non, pas BHV…) Dany Cohn Bendit conclura en disant que la paix et la sécurité pour tous, deux peuples et deux états, cela passera par un double deuil : celui du rêve israélien sioniste et celui du rêve palestinien du retour de tous les réfugiés.
Débats en perspective…
Pour en prendre connaissance, le signer, le commenter :
www.jcall.eu