Yom HaShoah

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Pour la première fois dans notre pays, le comité organisateur de Yom HaShoah propose la lecture ininterrompue des noms de tous les déportés de Belgique au départ de la caserne Dossin de Malines, dont 23.705 périront dans les camps nazis. Pour ne jamais les oublier, nous rappelons leurs noms, un à un, de nuit comme de jour, en suivant l’ordre chronologique de départ des convois de la mort. Ainsi, leurs enfants, leurs petits-enfants, leurs arrière-petits-enfants, leurs proches, ceux qui veulent que leur mémoire soit préservée, égrènent les noms de ceux dont il ne reste souvent plus que le nom. En faisant résonner dans l’enceinte de la Synagogue Beeth Hillel, les noms de ces victimes de l’indifférence des hommes et de la barbarie du régime hitlérien, nous redonnons une identité à ceux qu’on a voulu à jamais anéantir. Rappeler leurs noms, c’est reconstituer des facettes de vies. Chacun représentait un souffle, un récit, une histoire, un espoir, une vie anéantie à tout jamais…L’écho des noms remplace leurs sépultures sur lesquelles nous ne pouvons nous incliner.

Ainsi s’exprime Gilbert Lederman, Président de la Synagogue Beth Hillel.

Ce soir,  cette longue énumération se clôturait par une cérémonie, à la fois sobre et juste.  Une cérémonie presque « familiale ». Peu de représentants politiques en dehors de mon ami Yaron Pesztat et de Viviane Teitelbaum. Personne du gouvernement. Les associations de la mémoire, les représentants des associations de déportés, les enfants des écoles ou les étudiants juifs se sont succédés pour des discours ou des gestes symboliques, des prières et des chants. Le rabbin a eu des mots très forts, durs, très politiques aussi, dénonçant l’antisémitisme larvé mais aussi  le négationnisme prôné par des chefs d’état de grand pays dans la plus grande indifférence.

J’étais heureuse d’y être, de partager avec tous les participants, les anciens et les jeunes, ces moments d’émotion et de recueillement.