Le Soir d’aujourd’hui, dans son rédactionnel et dans ses pubs, offre un condensé assez surprenant mais très révélateur de l’ actualité de ces derniers jours, charriant son lot d’émotion et d’information.
On peut y lire le récit de Julien Baligant, un rescapé du wagon de 1ère classe du train accidenté à Buizingen qui malgré le drame et l’odeur de mort, respire la vie. Quelques pages auparavant, c’est le coup de gueule des conducteurs indépendants qui se portent partie civile, et l’information disponible depuis hier selon laquelle 320 systèmes de freinage (- les 25 qui équipent déjà les machines, soit 295) attendront 2013 pour équiper tout le matériel roulant…Impossible de faire cela en quelques semaines ou mois, mais est-il pensable qu’aucune autre solution ne soit envisageable pour faire cela rapidement qu’en 3 ans …Et un encadré titré « ce qu’Elio veut, la SNCB le peut » dans lequel je croyais lire que la rénovation de la gare de Mons par Calatrava serait postposée pour aider aux investissements urgents pour la sécurité et les fréquences. Mais que nenni ! Rien de cela, seulement un effet d’annonce, garanti par le bourgmestre de Mons, pour plus de régularité sur la ligne 96…
Voilà une stupide pub que seuls « les hommes savent pourquoi », annoncée en une et en pleine page 7. Quelques jours après la journée des femmes qui a parlé lutte contre le sexisme à toutes les pages…ça la fout mal et la bêtise de telles pub m’énerve prodigieusement. Même si je ne suis pas très bière, « les femmes aussi savent pourquoi » !
Après le 8 mars vient le 12. Le 12 mars, c’est aussi la journée internationale contre la cybercensure.Le journal consacre une page aux cyber-citoyens, qui sont le plus souvent des femmes : twitter, facebook, blogs sous pseudonymes, images et petits films sont autant de témoignages citoyens venant d’Iran, de Chine, de Russie, d’Egypte ou d’ailleurs. Les nouveaux dissidants sont à porté de clic et disposent d’un pouvoir réel : nous devons nous saisir de ce qu’ils/elles nous disent. Nous (le groupe des Verts au PE) consacreront une demi-journée publique sur cette question pour soutenir cette nouvelle forme de dissidence.
Le journal offre également une tribune à Fatima Zibouh, au centre d’une polémique bien mal intentionnée. Non que la question du port du voile ne soit pas une vraie question, en particulier pour ce qui concerne les enseignants (ceci dit, l’interdiction du port du voile pour les enseignants est pour moi plutôt une « concession » pour apaiser qu’une mesure totalement fondée : la prof de maths de Charleroi était sans doute bien moins prosélyte que certains sans foulard ou moins communautariste que certains élus bruxellois, sans barbe ni foulard…)
La virulence de certains laïques contre cette jeune chercheuse, aujourd’hui administratrice en notre nom au Centre pour l’Egalité des Chances et à qui on prête des pensées, un activisme, des intentions cachées méritait bien de lui donner la parole. Elle s’en est parfaitement saisie pour donner son point de vue sans détour.
Evidemment, le quotidien fait état du drame d’hier à Berchem Ste Agathe où une femme s’est fait descendre en pleine rue, recension qui intervient au moment même où se déroulent les funérailles de Frédérique, tuée par balles, sans aucune raison, dans sa voiture. Deux crimes qui n’ont rien à voir entre eux, dont l’un n’est pas moins horrible que l’autre mais dont le premier est plus insensé et révoltant encore…Des crimes qui auraient été commis par des adultes, ce qui n’empêche pas certains comme le Président du Sénat, de vouloir envoyer les militaires s’occuper des jeunes…
Je n’ai pas encore eu le courage de lire les 3 pages que le journal a octroyé à Yves Leterme…