Train pour Copenhague et vague pour le climat

 

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Photo prise au moment du départ, ce qui explique les quais désertés…car jusqu’alors, c’était plutôt la bousculade !

Grande foule et succès médiatique pour la SNCB et la CIR (Communauté internationale des chemins de fer) pour  l’initiative prise avec l’UNEP (ONU pour l’Environnement) et le WWF : un train pour Copenhague.
Totalement symbolique bien sûr :

– ce ticket coûte plus de 10 fois le prix d’un AR par avion pour Copenhague en law cost,

– bien des ministres,  négociateurs et autres personnalités qui l’ont pris ce matin en descendront à Cologne ou ailleurs et repartiront plus tard pour Copenhague car en effet, rares sont ceux qui restent les 15 jours de la Conférence, et c’est bien normal

– la place des chemins de fer « ordinaires » dans les déplacements internationaux n’a cessé de diminuer, considérée comme non rentable (suppression des trains de nuit, des trains auto-couchettes, priorité au TGV) face au développement (très soutenu et subventionné par les pouvoirs publics) des aéroports spécialisés dans le low cost.

Mais les symboles sont nécessaires, bien sûr. Et celui d’aujourd’hui était puissant.

Quand Jean-Pascal Van Yppersele du GIEC, se prête au jeu en coiffant un képi d’accompagnateur de train, les flashs crépitent (et je dois dire qu’il m’a étonnée  : un vrai pro quand il faireet refait le geste, lentement, pour permettre à tous les photographes d’immortaliser l’instant !)

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Quand Olivier Deleuze arrive, aujourd’hui en charge du Programme des Nations Unies pour l’environnement   lui coiffé de sa casquette bleu turquoise ONU pour qu’on ne le prenne pas pour un Ecolo (ce que les Nations Unies n’aiment pas), son effort est vain : les clichés avec ses amis Ecolo (Evelyne, Philippe Henry et moi) immortalisent la proximité.

Arrivent également quelques cyclistes qui sont venus de pays européens à vélo pour prendre ce train, mais aussi les organisateurs de la manifestation de cet après midi, la vague pour le climat, accompagné de St Nicolas…

Euronew’s, CNN, FR3, des télés européennes, RTL, VTM, RTBF…les caméras se bousculent, ou plus exactement les caméramen’s bousculent le public pour aller capter l’image qu’ils veulent à tout prix.

Quant au staff de la SNCB, il était là au grand complet.  On n’a pas vu sa nouvelle ministre, Inge Vervotte contrairement à Paul Magnette qui était présent seulement au départ. Dommage. A part  Saïd El Kadraoui, député européen du SPa,  comme moi  membre de la commission Transport du PE, peu de représentants européens à l’exception notoire de mes collègues français  députés d’Europe Ecologie montés à bord et qui resteront sur place.

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Et Obama est annoncé : non,  pas en gare du Midi,  mais à la clôture des travaux de la conférence de Copenhague. C’est plutôt un bon signal.

Tout ce beau monde entouré d’une foule de militants, de citoyens, de membres d’association et de tous les voyageurs ordinaires assez étonnés de ce déferlement médiatique.

14H30 sur l’esplanade du Parlement Européen : la vague bleue se constitue. Beaucoup de monde : 15.000 selon la police. Nous y sommes en force.

 

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Tristan M dit :

Copenhague est un échec. Et après. Qui s’attendait à autre chose ? Que pouvait-on attendre d’autre des gouvernements actuels et des situations socio-économiques actuelles ? Les États Unis, pays monde, n’a jamais suivi et ne suivra jamais le reste du monde, l’autre monde. La Chine et l’Inde qui explosent maintenant qu’ils suivent en bons élèves le système économique occidental ne pourront pas adhérer avant longue date à une bifurcation globale de ce même système. Les pays en voie de développement n’ont pas les moyens de se poser la question. Il reste donc l’Europe qui semble être proche de l’exploit. Mais il faudrait davantage de maturité à la communauté européenne. Actuellement, l’Europe n’est pas autre chose que « les pays de l’europe ». La communauté européenne n’existe pas, alors comment aboutir à un accord commun d’une utopique communauté mondiale ? C’est essentiellement du temps perdu et de l’image médiatique pour les politiques. La politique ne sauvera pas le monde pour la simple et bonne raison qu’elle n’en a pas la vocation. L’action de la politique s’arrête là où commence le pouvoir qu’elle s’octroie. La politique a plus à faire en s’évertuant à rester au pouvoir qu’à sauver la planète. Alors comment faire face à un phénomène qui dépasse les gouvernements et qui n’est plus de la compétence du pouvoir politique ?
Rien, si l’on pense que ce qui doit arriver arrivera. Le fatalisme a sans doute de bons jours devant lui. Mais dans des pays comme la France où plus de 90% de la population a reçu une éducation censée lui permettre de comprendre les causes et leurs conséquences on est en droit de s’attendre à autre chose qu’une simple fatalité.
Le plus consternant c’est que ce n’est pas la technologie qui est à l’origine du bouleversement climatique, mais l’utilisation que nous en faisons. Et c’est justement la technologie qui pourrait, qui peut, nous permettre de réagir face à l’ampleur des dégâts. L’humanité n’a jamais possédé autant de solutions pour agir en faveur du plus grand nombre. Ce qui l’en empêche, c’est encore une fois la politique, et surtout la tradition politique qui est de maintenir un ordre établi, à savoir la domination d’une minorité sur une majorité par le truchement d’une mécanique bien huilée. Tant que nos gouvernements gouverneront non pas pour nous apporter le meilleur mais pour se garder le meilleur il n’y aura pas de progrès social. Nous entendons par progrès social, non pas que le citoyen moyen d’aujourd’hui ait plus que le citoyen moyen d’hier, c’est une évidence, mais qu’il n’y ait plus de citoyen moyen. C’est à dire que le progrès (technologique, mais aussi intellectuel) soit partagé par tous. Humainement rien ne justifie que deux pourcent des personnes adultes, soit bien moins de un pourcent de la population mondiale, possède plus de la moitié des richesses. Encore une fois, seule la politique le justifie !
S’il n’y a rien à attendre des gouvernements, des états, des politiques quelqu’elles soient, faut-il pour autant retomber dans le fatalisme ? Notre éducation ne nous permet-elle pas d’accéder individuellement à autre chose que la fatalité ? Notre éducation ne nous sert-elle qu’à produire et à consommer de l’inutile ? Notre éducation ne peut-elle nous permettre à titre individuel de réagir, et d’agir ? Notre éducation qui est loin d’être égalitaire reste la chose la mieux partagée dans la société occidentale, c’est pourquoi nous pensons que c’est le seul levier sur lequel chacun puisse s’appuyer (et doit relever) pour prendre conscience du problème qui se pose à l’humanité. Le problème du réchauffement climatique est un problème mondial dans le sens global. C’est à dire qu’il englobe tous les autres problèmes, les problèmes de l’individu, les problèmes du groupe, de la communauté, de la société, de l’état, d’un ensemble d’états, d’un continent, etc. Or, pour que l’action soit mondiale, il faut que chaque état réagisse, pour que chaque état réagisse il faut que chaque société qui le compose réagisse, pour que chaque société réagisse il faut que les communautés réagissent, pour que les communautés réagissent il faut que les groupes réagissent, et pour que les groupes réagissent il faut que les individus réagissent. Et que faut-il pour qu’un individu réagisse ? une prise de conscience de sa place dans le monde. C’est à ce prix, c’est à dire au prix d’un effort intellectuel d’une prise de conscience individuelle et collective (dans le sens « tous ensemble »), que nous pourrons agir rapidement et humainement (c’est l’enjeu principal) en faveur du climat.