Epuration des eaux

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La station d’épuration nord, remise en marche depuis samedi, n’a cependant pas fini de faire parler d’elle.

Ne revenons pas sur les termes excessifs utilisés par les uns et les autres (« une incurie incroyable » selon FX De Donnéa du MR,  « une gestion digne de celle de l’URSS lors de la catastrophe de Tcherbnobyl » selon Paul De Ridder de la  NVA, j’en passe et des meilleures) pour qualifier les erreurs de communication de la Ministre.

Car en définitive, qui a arrêté unilatéralement cette station ?

Une société privée, Aquiris, à qui Didier Gosuin, le prédecesseur d’Evelyne Huytebroeck  octroyé le marché de  la gestion de l’épuration des eaux.

Tout cela a évidemment une histoire et des raisons. Une directive européenne (combattue par les Verts mais néanmoins votée et aujourd’hui transposée en droit belge)  libéralisant le secteur de l’eau  prescrivait une séparation entre fournisseur, transporteur, gestionnaire de l’épuration. Mais si elle imposait une séparation des acteurs, elles ne prescrivait pas obligatoirement la privatisation du secteur de l’épuration. La preuve : la Wallonie a fait un autre choix et a conservé dans le giron public les missions de production, de gestion et d’épuration des eaux.

A Bruxelles, en 1992, sous la responsabilité de Didier Gosuin, un choix de privatisation a été effectué, avec un cahier de charges qui manifestement n’a pas prévu la nécessité absolue de continuité du service, même en cas d’incident.
Imagine-t-on un hopital qui ne serait pas doté d’un groupe électrogène pour assurer la continuité des soins en cas de panne d’électricité ? Pourquoi n’en a-t-il pas été de même dans le cahier de charges de cette station, pour empêcher toute catastrophe écologique en cas de problème technique à la station.

Il faut évidemment distinguer la catastrophe écologique et l’incompréhension devant l’arrêt de la station par l’opérateur privé,à l’égard desquelles toutes les réactions, de tous bords, sont totalement légitimes et partagées, des attaques parfois un peu faciles et ciblées exclusivement sur la ministre en charge aujourd’hui.

Preuve en est cette information qui tombe aujourd’hui et selon laquelle la station d’épuration aurait pu redémarrer vendredi à 100%  selon un recommandé envoyé ce jour-là à Aquiris par la SBGE (faisant partie des acteurs de l’eau à Bruxelles restés publics) après une inspection des lieux. Le même jour, la station avait redémarré à 70% de sa capacité, à la suite d’une décision de justice qui lui imposait 300.00 euros d’astreinte par jour en cas de non redémarrage.