On n’y est pas encore, quoi qu’on en dise.
Et sans doute que les vacances de Mr Barroso n’auront pas été des plus agréables.
Pour ce qui est des suites, le calendrier est serré : durant la semaine du 8 septembre, le Président sortant de la Commission et qui le sera encore jusqu’au 31 octobre, fera le tour des groupes politiques pour « vendre » sa candidature.
Il y a fort à parier qu’il servira aux socialistes un solide couplet sur la régulation du marché, les services publics et l’Europe sociale, aux libéraux l’achèvement des libéralisations engagées, aux Verts son engagement contre le changement climatique, au PPE : il essayera de les convaincre de tous le soutenir.
Mais que dira-t-il sur Guantanamo, les OGM, la régulation financière, le plan de relance, etc…
Et surtout comment justifiera-t-il qu’il faut qu’il soit désigné en septembre, quelques semaines avant le référendum irlandais qui fera entrer les institutions européennes dans une nouvelle ère, celle du traité de Lisbonne qui changera les règles du jeu ?
Comment expliquera-t-il qu’il lui faut être désigné avant tous les autres et avant le reste des commissaires ?
Pourquoi les socialistes allemands par exemple prendraient-ils le risque de le soutenir le 16 septembre alors que les élections législatives ont lieu le 27 septembre, soit 10 jours plus tard.
Et pourquoi les autres hésitants le soutiendraient-ils alors que le réferendum irlandais se tiendra le 2 octobre, soit à peine 3 semaines plus tard. Et que le traité de Lisbonne une fois ratifié exigera un nouveau vote sur le Président de la Commission.
Et puis l’argument évoqué en juillet à Strasbourg, à savoir le risque de voir Mr Barroso élu grâce aux voix des euroscetiques britanniques, tchèques ou polonais, reste tout à fait valable. Il a besoin d’une majorité pro-européenne qui ne sera pas si facile à rassembler.
Et jusqu’à la veille de la plénière de Strasbourg, l’ordre du jour pourra être modifié, même si c’est formellement le 10 septembre que les présidents de groupe déciderons si oui ou non ce vote sur le Président de la Commission est mis à l’ordre du jour.
Téléphones, rencontres informelles, prises de positions multiples émaillerons les jours à venir, c’est sûr ! Et rien ne garantit à Mr Barroso une rentrée politique plus rassurante et prometteuse que ses vacances…